Crédits : Clément Vallos et Lâm Hua pour ARTE France et Bigger Than Fiction
Ils sont suivis par des dizaines de milliers de fans à travers le monde. Les joueurs professionnels sont passés en dix ans de leur chambre aux stades plein à craquer. Ces anciens amateurs s’entraînent aujourd’hui comme de véritables sportifs encadrés par une armada de coachs, ils n’ont plus qu'un objectif : leur performance.
Katowice, début du tournoi de Counter Strike, jeu de tir à la première personne, opposant deux équipes de cinq joueurs.
Alors que le stade se remplit doucement, les pro gamers s’échauffent en backstage.
Loin des chambres et des cyber cafés où ils ont lancé leurs premières parties, ils sont maintenant des stars suivies par des dizaines de milliers de fans à travers le monde.
Bora Kim : « Je m’appelle Bora Kim. Je suis actuellement general manager de la section eSport du Paris Saint Germain. Et anciennement joueur professionnel de League of Legends. Quand j’ai commencé, jamais je me suis dit qu’un jour j’allais devenir joueur professionnel et que ça allait être mon métier. Avec le développement d’internet, je me suis rendu compte que les joueurs pouvaient se mesurer entre eux et c’est surtout ce niveau compétitif qui fait que la scène se développe de plus en plus. »
Fan : « J’adore ton jeu. J’espère vraiment que tu vas gagner demain. »
Fabien Fiey : « Je m’appelle Fabien Fiey, allias Kioshima et je joue pour Team FaZe Clan. J’ai commencé mes premières lans, je devais avoir quatorze ans, je jouais avec mes frères. Et c’est là où j’ai vraiment eu l’envie de jouer et de continuer d’en faire mon métier. Ce que m’ont toujours dit mes parents, c’est que tant que tu peux en faire ta vie, profites en au maximum, mais si tu vois que ça ne marche pas, il faut que tu aie quelque chose derrière. Quand j’ai eu mon BTS, j’étais à 100 % dans ce que j’aimais faire et pour moi ça fonctionnait. »
Commentateur : « C’est parti, on retrouve Kioshima, face à Lucas, qui vient de se faire avoir. FaZe fait un pas de plus vers le sommet ! »
Bora Kim : « Concernant l’évolution de l’eSport, entre 2005 et 2010, tout était encore à construire. On participait à des tournois où chaque joueur devait apporter leur propre matériel. Donc, à savoir l’ordinateur, tous les périphériques. Et à l’heure d’aujourd’hui, les joueurs n’ont uniquement à se soucier que des performances, et tout ce qu’il y a autour, donc sur l’aspect humain, administratif, technique, ils n’ont pas à se soucier de cela. Donc les postes qui se sont créés sont des analystes, des managers, des coachs, pour encadrer les équipes, les clubs et les marques, tout simplement. »
Fabien Fiey : « On va dire que l’eSport, au début, on jouait pour s’amuser, parce que les primes n’étaient pas énormes. On allait en tournois, on gagnait quelques centaines d’euros, on était vraiment contents. Les deux dernières années, ça a vraiment explosé. C’est passé de 100 euros à 15 000 pour la première place et ensuite l’année d’après 100 000. Ca fait qu’augmenter, quoi. On va dire que j’ai commencé de pouvoir vivre de ma passion il y a à peu près 2 ans. C’est très nouveau maintenant ce qu’il s’est passé avec l’entrainement. Parce qu’avant, ça jouait le soir, vu que ce n’était pas très professionnel. Donc, ce qu’il se passe maintenant, c’est qu’on commence à jouer, il est 13h. On se prend une pause à environ 17h jusqu’à 18h. On reprend à 18h jusqu’à on va dire 22h. T’as une heure ou deux pour te reposer au lit. Et tu recommences 5 jours sur 7. »
Joueur 1 :
« Vas-y, fonce ! Sur le côté ! Attention ! »
Joueur 2 :
« On y va ! »
Joueur 3 :
« Oh my fxxxx God ! » (non traduit à l’écran)
Bora Kim : « Les gens pourraient croire que les pro gamers pourraient se lasser du jeu à force de répétitions, à force de jouer 5 à 10h par jour. Pour ma part, en tant que compétiteur, ce qui m’importe c’est la gagne. Gagner, c’est amusant. Il faut toujours avoir plaisir à jouer. Vu que c’est un jeu d’équipe, surtout avoir le même objectif. »