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Bienvenue sur mon blog perso oĂč je sĂ©lectionne des vidĂ©os eSport
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Les jeux vidĂ©o ont envahi les Ă©crans du monde entier, mais ce que lâon sait un peu moins, câest que des milliers de joueurs se sont professionnalisĂ©s.
On les appelle les pro gamers et certains dâentre eux gagnent des milliers de dollars chaque annĂ©e.
Les meilleurs viennent le plus souvent de la Corée du Sud.
Dans ce pays, lâeSport, ou sport Ă©lectronique est aussi populaire que le football.
De la France à la Corée, Adel, un des meilleurs pro gamers français nous fait découvrir le monde du eSport.
Plus d'infos...Dans ce documentaire, il va essayer de comprendre pourquoi SĂ©oul sâest imposĂ©e comme la Mecque du pro gaming.
GALAXIE PRESSE PRESENTE VIVRE POUR JOUER
REALISE PAR MARIKA JULIEN
Le voyage commence en France, plus prĂ©cisĂ©ment au Futuroscope de Poitiers, oĂč a lieu chaque annĂ©e la Gamers Assembly, un des plus importants rassemblements de gamers en Europe.
Dans les 800 joueurs inscrits au tournoi, on compte une poignée de professionnels.
Adel : « Salut tout le monde ! Je mâappelle BenoĂźt Stypsteen. Je suis pro gamer connu sous le pseudonyme Adel. Je suis aussi le nouveau Game One Reporter. Vous allez pouvoir me suivre Ă la dĂ©couverte de lâeSport en France et en CorĂ©e. Et lĂ , tout de suite, ben je vais chercher mon stuff pour mâinstaller pour participer au tournoi. Ciao. »
Adel a la chance de vivre entiĂšrement de sa passion. Ils ne sont que 4 ou 5 français Ă pouvoir dĂ©gager suffisamment de revenus pour arrĂȘter toute autre activitĂ© professionnelle. Mais cette vie a un prix, un entraĂźnement quotidien et souvent intensif pour pouvoir rester parmi les meilleurs joueurs mondiaux.
Chaque joueur se spĂ©cialise dans un seul jeu. Mais pendant un tournoi comme la Gamers Assembly, plusieurs compĂ©titions se dĂ©roulent en mĂȘme temps. Starcraft II, Counter Strike, Call of Duty ou League of Legends.
Ces regroupements de joueurs existent depuis le début des années 2000. On les appelle les lan party.
Le principe est simple, chaque joueur sâinscrit et acquitte des droits de participation. Il amĂšne son propre PC et sâinstalle dans la salle.
Adel : « Je prĂ©fĂšre ĂȘtre avec des gens que je connais. Histoire de discuter un peu du jeu, tout ça. Sans avoir Ă se lever. »
Adel sâinstalle Ă cĂŽtĂ© des membres de son Ă©quipe Millenium, la premiĂšre Ă©quipe de pro gamers française.
Il joue à Starcraft II, un jeu de stratégie en temps réel joué par plus de 4, 5 millions de personnes à travers le monde. Pour les spécialistes, ce jeu, ainsi que son grand frÚre Starcraft, compte parmi les plus importants jeux vidéos de tous les temps.
Adel a dĂ» se battre pour sâimposer et a encore du mal Ă rĂ©aliser sa chance.
Adel : « Depuis Starcraft II, je savais que jâavais un certain potentiel sur ce jeu. Donc, je me suis vraiment mis Ă fond. Je pensais pas percer et en ĂȘtre lĂ aujourdâhui. Si je reviens 2 ans en arriĂšre, au dĂ©part, il nây avait pas beaucoup de compĂ©tition, câĂ©tait pas Ă©vident. Pourtant, je mâĂ©tais quand mĂȘme mis Ă fond sur ce jeu et maintenant je suis vraiment trĂšs satisfait de ce quâil sâest passĂ©. »
MĂȘme sâil est un des meilleurs joueurs français, Adel a quand mĂȘme un peu de pression. Lâan dernier, câest lui qui a gagnĂ© le trophĂ©e de la Gamers Assembly. Et il compte bien conserver son titre cette annĂ©e.
Mais avant dâaccĂ©der Ă la finale, il doit passer les phases de poules et vaincre de nombreux adversaires.
Adel : « Le niveau français, câest le top niveau. Yâa tous les meilleurs joueurs français et quelques trĂšs bons Ă©trangers. Donc, ça va ĂȘtre quand mĂȘme trĂšs difficile de lâemporter. »
Les deux premiers ont un niveau bien infĂ©rieur au sien. Les combats sont de simples formalitĂ©s. Pourtant, quelle que soit la personne quâil a en face de lui, Adel essaye de toujours jouer Ă son top niveau.
Adel : « Ben, je pense que câest respecter de jouer Ă fond quoiquâil arrive. Ne pas essayer de jouer en fonction du niveau de lâadversaire. Parce que lui, je pense que sâil vient faire un tournoi avec un bas niveau, câest pour affronter des bons joueurs et un peu se tester vis Ă vis dâeux. Alors, si en face, tâas un mec qui se fout un peu de votre gueule en jouant nâimporte comment, je prĂ©fĂšre rester sobre et essayer de bien jouer quand mĂȘme. »
« Tâas quand mĂȘme bien jouĂ©, hein ! »
Et en bon gagnant, il donne mĂȘme quelques astuces Ă ses adversaires pour les aider Ă progresser.
Adel : « Faut toujours ĂȘtre toujours plus ou moins au courant, soit par un jeu agressif, et tu vas te rendre compte au nombre dâunitĂ©s quâa ton adversaire, quâil peut faire. Et donc lĂ , il faut absolument que tu lances une forge ou quelque chose... »
Les joueurs pros se considĂšrent comme des athlĂštes de haut niveau. Pourtant, lâeSport est encore mĂ©connu en France et lâimage du gaming reste un peu nĂ©gative, mĂȘme si les choses sont doucement en train de changer.
MoMan est le plus ancien pro gamer français et il a pu constater lâĂ©volution.
MoMan : « Pour ĂȘtre honnĂȘte, au dĂ©but, je disais Ă personne que jâĂ©tais un gamer, Ă la fac et tout, parce que dĂšs que jâentendais âgamerâ Ă cĂŽtĂ©, câĂ©tait limite genre âOh la la, câest incroyable !â Donc je disais rien. JâĂ©tais quand mĂȘme un bon gamer. Mes parents disaient âOuais, les Ă©tudes et tout, câest trĂšs important !â Comment savoir que finalement jâai rĂ©ussi Ă percer dans ces choses lĂ . Jâai eu cette chance lĂ et lĂ maintenant, ils sont plus ouverts parce que voilĂ , jâai un salaire, câest assez stable. Des fois, ça peut avoir des embuches, mais câest stable. »
La carriĂšre de pro gamer fait rĂȘver de nombreux joueurs. Certains reçoivent mĂȘme le soutien de leurs parents. Câest le cas de Julien. A 16 ans, il vient dâarrĂȘter ses Ă©tudes avec la bĂ©nĂ©diction de son pĂšre. Il va essayer de devenir pro, et pour ça, il est prĂȘt Ă beaucoup de sacrifices.
Julien Ouzouf : « Va falloir que je passe facilement une dizaine dâheures par jour Ă mâentraĂźner sur un ordinateur. Donc, pas sortir ĂȘtre assis. Bon, Ă faire des pauses toutes les 2 heures par exemple. Mais quand mĂȘme, câest 10 heures. Ca paraĂźt facile dit comme ça, mais câest trĂšs contraignant. Je me sens un peu pionnier parce que ben câest vrai que, surtout en France, lâeSport est peu dĂ©veloppĂ© et surtout peu acceptĂ©. »
Mais heureusement pour lui, son pĂšre accepte son choix car il considĂšre lâeSport comme un vĂ©ritable sport.
Eric Ouzouf : « Parce quâil y a des phases dâentrainement, yâa des compĂ©titions. Yâa un esprit de compĂ©tition Ă avoir et yâa un esprit conquĂ©rant Ă avoir. Câest pas juste de jouer pour le fait de jouer, âChuis content, je vais pas Ă lâĂ©cole.â Câest vraiment un investissement intellectuel. Donc, pour moi, mon fils est sportif de haut niveau avant de dâĂȘtre un joueur de jeux vidĂ©o. »
Pendant ce temps là , la compétition bat son plein.
Pour Adel, le niveau des adversaires augmente Ă mesure quâil progresse dans le tournoi. Il bat ce joueur, aprĂšs avoir concĂ©dĂ© une manche, ce qui lui permet dâaccĂ©der aux quarts de finale. Il affronte ensuite Daishi, un jeune gamer prometteur, un de ses principaux rivaux. Toute son Ă©quipe est lĂ pour le supporter. Mais malgrĂ© le soutien de ses amis et ses fans, Adel sâincline.
Adel assiste à la finale du tournoi en simple spectateur. Mais malgré sa déception, il ne manque rien du show. Les grandes finales sont conçues comme de véritables spectacles.
LâeSport français nâen est quâĂ ses balbutiements, mais il gagne chaque jour un peu plus de terrain.
Pour le moment, il nâexiste quâun seul pays au monde oĂč lâeSport est vraiment arrivĂ© Ă sâimposer, la CorĂ©e du Sud.
Pour essayer de comprendre pourquoi Seoul est considĂ©rĂ©e comme la Mecque du gaming, Adel va mener lâenquĂȘte et quelques jours plus tard, il sâenvole pour la CorĂ©e.
Il nâa encore jamais eu la chance de dĂ©couvrir ce pays, pourtant il en rĂȘve depuis une dizaine dâannĂ©es.
Adel : « LĂ , je me sens bien, jâai envie de dĂ©couvrir cette ville. Jâai hĂąte de manger quelque chose dans un resto Ă SĂ©oul. Et donc lĂ , on va prendre un taxi et on va essayer de trouver lâhĂŽtel et puis aprĂšs on va peut-ĂȘtre essayer dâaller manger. Allez, on est partis. »
Aux premiers abords, SĂ©oul apparaĂźt comme une ville de contrastes. DerriĂšre les grattes-ciel, se cachent de petits quartiers traditionnels, comme celui oĂč Adel va passer sa premiĂšre nuit.
Adel : « Alors, voilĂ la Moon Guest House. Ca a lâair vraiment typique. Ca a lâair gĂ©nial. VoilĂ ma chambre. »
AprÚs cette longue journée de voyage, Adel part se promener en ville. Ce soir, il teste le Samgyeopsal, un des plats les plus connus de Corée du Sud, avec Yori, sa guide et interprÚte pour le voyage.
Adel : « On va manger un barbecue coréen. »
« Chuis en train de détailler les morceaux de lard. On prend la sauce... »
La CorĂ©e du Sud est un petit pays, mais câest un gĂ©ant de lâĂ©lectronique et dâInternet.
Ici, le mĂ©tro est Hi-tech. MĂȘme sous la terre, on peut trĂšs bien capter le web.
Les coréens surfent sur internet partout et à toute heure de la journée. A la maison, au bureau ou dans le métro. Le débit moyen par habitant est le plus élevé au monde.
Nous commençons le voyage dans ce quartier du centre de SĂ©oul. Un centre dâaffaires oĂč les salariĂ©s peuvent quand mĂȘme se dĂ©tendre en se promenant le long de ce canal.
Adel : « Il fait trĂšs chaud aujourdâhui Ă SĂ©oul. La ville est vraiment superbe. Câest entre buildings et petits quartiers typiques. Et mĂȘme en pleine journĂ©e, on voit quâau bord dâune riviĂšre, il y a beaucoup beaucoup de monde qui vient se promener, qui vient prendre un peu le soleil. »
Adel en profite pour tenter sa chance, il fait un vĆu : que son voyage se passe bien.
Adel : « Je lâai loupĂ©. »
Reste à espérer que cela ne soit pas de mauvaise augure pour la suite.
En CorĂ©e, une grande partie de la population travaille dans le domaine des nouvelles technos. Parmi ces gens dâĂ©lectronique, une grande marque a su se tirer la part du lion. Adel a obtenu lâautorisation exceptionnelle de filmer leur showroom.
Ici sont exposĂ©s tous les derniers prototypes de lâentreprise mais aussi les inventions qui ont permis Ă la marque de sâimposer. Un vĂ©ritable musĂ©e, dĂ©diĂ© au monde de la hi-tec.
Adel : « Et donc, ici on a un frigo avec une tablette directement dessus, qui va nous permettre de voir un petit peu ce quâil y a dans le frigo. Et donc, quand on rentre les aliments, ça les enregistre et ça va permettre de savoir sâils sont pĂ©rimĂ©s. »
On peut aussi commander directement au supermarchĂ© ses produits alimentaires Ă partir du frigo, capable de dĂ©tecter lui-mĂȘme sâil manque du lait ou du beurre. Cet autre rĂ©frigĂ©rateur, plus impressionnant affiche la composition des aliments et le temps de cuisson nĂ©cessaire pour chaque plat.
Plusieurs entreprises corĂ©ennes font partie des leaders de lâĂ©lectronique. Et depuis quelques annĂ©es, il faut aussi compter quelques sociĂ©tĂ©s locales parmi les dĂ©veloppeurs de jeux vidĂ©o qui montent.
Adel : « Alors, lĂ , je vais avoir la chance de pouvoir visiter les studios de dĂ©veloppement de jeux vidĂ©o Red Duck, qui dĂ©veloppe des jeux comme AVA. Et je vais peut-ĂȘtre mĂȘme pouvoir les tester. Câest parti ! »
MĂȘme si le FPS nâest pas vraiment sa spĂ©cialitĂ©, Adel essaie une des derniĂšres cartes dĂ©veloppĂ©e.
« Ăa mâarrive de jouer Ă certains FPS. Jâai surtout jouĂ© Ă Counter Strike 1.6 en rĂ©seau lan, entre potes. Mais jâen ai testĂ© plusieurs. Call of Duty etc. Et donc, lĂ , câest un FPS corĂ©en. Il me semble que câest le premier que je vais tester. »
La prise en main est plutĂŽt rapide, mais Adel se fait rapidement abattre et ses partenaires doivent finir la mission sans lui. Heureusement, ils ont de lâexpĂ©rience. Dans son Ă©quipe, ce ne sont pas des joueurs online, mais bien des voisins de bureau. Ce sont tous des employĂ©s et ils ont pour obligation de jouer au moins une heure par jour pour bien connaĂźtre le jeu.
Adel : « Ben lĂ on a la chance dâĂȘtre reçus par le grand patron, donc va pas falloir se louper. Je vais pouvoir lui poser quelques petites questions. Jây vais. »
Adel rĂ©alise aujourdâhui sa premiĂšre interview et il a un peu la pression.
Suite de la découverte du gaming coréen.
Adel a accĂšs aux bureaux du dĂ©veloppeur dâun nouveau MMORPG trĂšs attendu, quelques jours Ă peine avant la sortie du jeu.
Adel assiste aux derniers ajustements. Ici, chaque dĂ©veloppeur sâoccupe dâun Ă©lĂ©ment bien spĂ©cifique. Cet employĂ© fignole les expressions de visage et des mouvements dâun personnage.
Et bien que lâon soit dans un univers dâheroic fantasy, les sources dâinspiration sont puisĂ©es dans la nature.
Cette jeune fille sâoccupe uniquement des dĂ©cors. Le jeu se dĂ©roule sur deux Ăźles formĂ©es sur le dos de titans endormis. Ils sont devenus des continents oĂč plusieurs civilisations ont pu se dĂ©velopper.
Pour en savoir un peu plus sur ce jeu, Adel a la chance de pouvoir rencontrer le directeur artistique.
Il explique en quoi le titre se veut différent des autres MMORPG.
Yi Donggun : « Tera est un MMORPG particulier. Il tente de garder un cĂŽtĂ© « jeu dâaction » tout en concervant les traits des MMORPG avec des classes distinctes de personnages : combattants, dĂ©fenseurs ou soutien. Le principal objectif de dĂ©veloppement est dâapporter le meilleur dâun jeu dâaction dans un MMORPG en crĂ©ant une harmonie des deux genres. »
Les MMO, ou jeux de rĂŽle massivement multijoueurs, câest vraiment le hobby prĂ©fĂ©rĂ© des gamers corĂ©ens.
Et si le jeu a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© dâabord pour eux, le PDG de lâentreprise a aussi voulu crĂ©er un produit exportable.
Kim Hyosub : « Depuis la crĂ©ation de lâentreprise, notre objectif est de crĂ©er des MMORPG de renommĂ©e mondiale. Pour permettre aux joueurs du monde entier de partager notre rĂȘve. Au-delĂ du succĂšs sur le marchĂ© corĂ©en et asiatique, nous cherchons Ă ĂȘtre connus sur le marchĂ© occidental. Depuis le dĂ©but, nous avons beaucoup modifiĂ© et adaptĂ© le jeu pour y mettre une touche âoccidentaleâ. »
Adel : « Alors, ici, on va dĂ©couvrir le marchĂ© de Congjiang, oĂč on peut manger des spĂ©cialitĂ©s comme les Bindaetteok, qui sont les fameuses galettes de soja. Et câest vraiment trĂšs bon, on va aller goĂ»ter ça. Je crois que câest des galettes de soja, mais chuis pas sĂ»r. Yâa de lâoignon, des pousses de soja dedans. Ca a lâair super bon en tout cas. Je vais mâen dĂ©couper des petits bouts et je vais pouvoir tremper dans la sauce. Câest trĂšs chaud mais câest trĂšs croustillant. Câest vraiment excellent. »
AprĂšs ce bon repas, Adel reprendre son enquĂȘte. A lâorigine du gaming corĂ©en, yâa ces cyber cafĂ©s, des PC bangs.
Adel : « Alors, lĂ , on est devant un PC bang. Les fameux cyber cafĂ©s corĂ©ens, trĂšs rĂ©pandus ici Ă SĂ©oul, oĂč les jeunes viennent en famille, entre amis, pour faire quelques games tranquillement. Malheureusement, normalement on nâa pas le droit de filmer ici dans les PC bangs, en CorĂ©e, câest un peu mal vu. Mais on va quand mĂȘme essayer dây aller avec une camĂ©ra cachĂ©e, mais câest pas gagnĂ© dâavance.Câest parti. »
Câest dans ces cyber cafĂ©s typiquement corĂ©ens que les jeux vidĂ©os en rĂ©seau se sont dĂ©veloppĂ©s il y a une dizaine dâannĂ©es. A lâĂ©poque, le corĂ©en moyen passait dĂ©jĂ 3 fois plus de temps connectĂ© quâun français. Il faut dire quâinternet en CorĂ©e a deux atouts : son faible coĂ»t et sa rapiditĂ©. Ici, la connexion coĂ»te moins de 1 euro de lâheure. Les corĂ©ens peuvent jouer sur des PC rĂ©cents et aussi se restaurer.
Adel sympathise avec ce groupe de jeunes qui lui proposent une petite partie de League of Legends.
Depuis quelques annĂ©es, les PC bangs perdent un peu de terrain car les corĂ©ens sont trĂšs bien Ă©quipĂ©s chez eux. Pourtant, beaucoup de personnes continuent de sây rendre pour se rencontrer et jouer en rĂ©seau. Ils sont souvent jeunes, voire trĂšs jeunes.
Cela donne lieu à des dérives. De nombreuses études ont démontré que la dépendance à internet était un problÚme réel pour les jeunes coréens.
AprĂšs avoir payĂ©, Adel dĂ©cide de continuer lâenquĂȘte.
Adel : « Alors, lĂ , je suis reçu au centre national de traitement contre tout ce qui est addictions liĂ©es aux jeux et Ă Internet. Bon, jâespĂšre quâune chose, câest quâils ne vont pas me garder. »
Le gouvernement a crĂ©Ă© ce centre aprĂšs un simple constat : en CorĂ©e, plus de 10 % des jeunes de 10 Ă 19 ans sont accrocs Ă Internet. Mais chez les 5 Ă 9 ans, le taux dâaddiction est de presque 8 %.
Aum Narae : « Certains jeunes ne peuvent plus se passer des jeux sur internet. Souvent ils ont de graves problĂšmes dans la vie rĂ©elle. Internet est un refuge pour eux. La pression scolaire et le manque de dialogue familial font subir beaucoup de stress. Mais ils nâarrivent pas Ă trouver le moyen dâexprimer leur frustration. Du coup, ils commencent Ă jouer, ils sont fascinĂ©s par lâunivers du gaming. Ils jouent de plus en plus. Et certains dâentre eux nâarrivent plus Ă faire autre chose. »
Adel : « Maintenant, on va monter tout en haut de cette tour. JâespĂšre juste que lâascenseur marche. »
La tour mesure 237 mĂštres et pourtant, il suffit de 15 secondes dâascenseur Ă peine pour arriver tout en haut. Câest parti.
Adel : « On est dĂ©jĂ arrivĂ©s. Donc, lĂ , on est un peu sur le toit de SĂ©oul. Bon, ça va, câest pas trop grand comme ville. »
La ville de SĂ©oul sâĂ©tend sur plus de 600 kmÂČ. Elle compte 10 millions dâhabitants, contre un peu de plus de 2 millions Ă Paris. Un ocĂ©an urbain, bien loin des rĂ©fĂ©rences europĂ©ennes. La nature est malgrĂ© tout prĂ©sente, la ville est parsemĂ©e de collines et est coupĂ©e en deux par lâimmense fleuve Han.
La ville de Séoul a été fondée il y a plusieurs siÚcles. A quelques pùtés de maisons des grattes-ciel, certains secteurs traditionnels sont préservés, comme ici dans le quartier de Bukchon.
Adel : « Alors, lĂ , on est dans un vieux quartier de SĂ©oul. Vraiment typique oĂč on voit derriĂšre moi de superbes maisons traditionnelles. Avec le soleil, câest vraiment magnifique. »
Ces maisons sont appelées Hanok. Leurs façades et leurs toits sont parsemés de petits détails. Pour en savoir un peu plus sur cette architecture unique, Adel part visiter un des plus vieux palais de Séoul avec une architecte.
Jang Myung Hee : « Nous sommes ici Ă Unhyenongung, ce nom signifie « la maison sur la colline sous les nuages ». CâĂ©tait la rĂ©sidence du pĂšre Roi Gojong, le premier empereur CorĂ©en (1852 â 1919) de la dynastie de Chosun. »
Autre particularitĂ© des ces demeures, câest quâil nây a aucun clou et pas une goutte de colle. Toutes les piĂšces de bois sont encastrĂ©es les unes dans les autres. En y regardant de plus prĂšs, on voit que ce nâest pas le seul petit dĂ©tail remarquable.
Jang Myung Hee : « Les détails sur les tuiles des toits variaient selon la famille. A la construction de la maison, les gens devaient choisir les tuiles qui étaient en harmonie avec leur famille. »
Pour essayer de se fondre dans ce décor, pittoresque, Adel a une idée lumineuse.
Adel : « Tous les gens ont lâair dâĂȘtre en costume, et câest hyper beau. Je pense que je vais essayer de dâĂȘtre en condition pour ĂȘtre vraiment bien. LĂ , je pense quâon va pouvoir essayer un costume traditionnel corĂ©en. Et ça va ĂȘtre vraiment cool. »
Adel essaie le hanbok, la tenue traditionnelle coréenne. Il porte le costume des lettrés et des intellectuels du royaume.
Adel : « Je pense que là chuis pas mal. Ouais. Messieurs, je suis le roi. Je suis obligé de quitter mon casque de libellule. Vraiment trÚs beau, avec ses petites ailes derriÚre. »
AprĂšs la nourriture intellectuelle, il est temps dâaller se remplir lâestomac. Adel se dĂ©cide de goĂ»ter un des mets les plus cĂ©lĂšbres de CorĂ©e du Sud.
Adel a ensuite rendez-vous de lâautre cĂŽtĂ© de SĂ©oul. Pour traverser la mĂ©tropole, il faut presque une heure. Mais le jeu en vaut la chandelle car il par retrouver un jeune allemand, fraĂźchement dĂ©barquĂ© en CorĂ©e, pour commenter un prestigieux tournoi de Starcraft II.
Adel : « Donc, lĂ jâai rendez-vous avec Thomas, allias Khaldor Donc, câest un commentateur allemand qui commente ici en CorĂ©e des matches de GLS de Code A. Normalement, il doit mâattendre, on va aller le rencontrer et lui poser quelques questions. »
Le tournoi GLS, pour Global Starcraft League est la référence pour tous les joueurs de Starcraft 2 au monde.
A chaque saison, le vainqueur gagne environ 85 000 dollars. La compétition est diffusée 3 fois par semaine.
Khaldor : « Voici le studio. Câest ici que les commentateurs Ă©trangers sâinstallent. Le premier Ă©cran nous montre lâimage de la tĂ©lĂ© et nous contrĂŽlons le second Ă©cran. De lâautre cĂŽtĂ©, il y a les commentateurs corĂ©ens et la production. LĂ , il y a les quatre cabines des joueurs. Elles ont lâair conditionnĂ©. »
Adel : « LĂ . Câest lĂ que je veux jouer. Jâai regardĂ© pas mal de matches de GSL depuis la France sur mes Ă©crans de PC et lĂ ce soir, je vais pouvoir voir des matches en direct. Et en plus, il va y avoir du lourd, parce quâil va y avoir SK_MC qui va jouer. Câest peut-ĂȘtre le meilleur protoss mondial. En tout cas, il est trĂšs fort, trĂšs sympa. Je lâadore. Et donc, ça va vraiment me faire plaisir de pouvoir assister Ă ces matches. Ah, il est obligĂ© de gagner lĂ . Je suis lĂ . Je vais essayer de le supporter, donc il va falloir quâil gagne en tout cas. »
SK_MC, le champion dâAdel, câest ce joueur. Il a dĂ©jĂ gagnĂ© deux fois le tournoi de GLS et câest une vraie star en CorĂ©e.
Il affronte Maru, un des plus jeunes pro gamers au monde. Il est ĂągĂ© dâĂ peine 14 ans.
Ces matches sont diffusĂ©s en prime time Ă SĂ©oul et sont suivis sur Internet. Lâaudience de ces rencontres dĂ©passe rĂ©guliĂšrement le million de tĂ©lĂ©spectateurs. Câest le 2e sport le plus regardĂ© en CorĂ©e.
Ces rencontres sont aussi suivies par nombreux internautes dans le monde entier. Les commentateurs anglophones sont eux aussi des stars du gaming.
Adel : « Alors, là , je suis avec les deux shoutcasters américains Artosis et Tasteless, qui sont trÚs connus dans le monde.
Artosis : « Les pro gamers corĂ©ens sont sur le circuit depuis trĂšs longtemps. Câest vraiment un sport Ă©norme ici. Les Ă©trangers commencent Ă peine Ă sây mettre. Les corĂ©ens ont vraiment une formidable Ă©thique du travail. »
Tasteless et Artosis commentent les matches depuis la création du tournoi en 2010. Ils font référence en terme de commentaires de jeux vidéo.
Tasteless : « Le plus important, câest de bien connaĂźtre les stratĂ©gies, les styles de jeu, les joueurs. »
Artosis : « Ils faut ĂȘtre aussi passionnĂ©s par le jeu. Si tu ne tâintĂ©resses pas Ă ce que tu commentes ça va finir par se voir. »
Lors de la suite du tournoi, le jeune Maru rencontre FHOz, un autre corĂ©en qui monte. Et au terme de plus de 2h dâaffrontements, Maru Ă©choue. Une immense dĂ©ception pour ce jeune joueur, mais une grande satisfaction pour son adversaire.
Oz : « Jâai commencĂ© ma carriĂšre dâathlĂšte Ă 19 ans, aprĂšs le lycĂ©e. Jâai commencĂ© sur Starcraft 1 et ça fait un an et demi que je joue Ă Starcraft 2. Je mâentraĂźne en moyenne 8h par jour. Jâai dit Ă mes parents que je voulais ĂȘtre pro gamer aprĂšs le lycĂ©e. Ils Ă©taient totalement contre. Ils voulaient que jâaille Ă lâuniversitĂ©. Ils me voyaient avec un travail stable comme tout le monde. Mais un dicton corĂ©en dit : âLes parents perdent toujours contre leurs enfants.â Les miens ont fini par accepter mon choix. »
Oz et la plupart des pro-gamers en CorĂ©e vivent dans des gaming houses, des appartements mis Ă la disposition des joueurs par leurs Ă©quipes pour quâils puissent sâentraĂźner.
Adel fini par retrouver un pro gamer français installé dans une gaming house de Séoul.
Adel : « Alors, là , on va retrouver Tod. Un des meilleurs protoss français. Donc, qui est pro sur Starcraft 2 depuis un moment et qui était trÚs connu sur Warcraft 3. Un trÚs bon joueur. Donc là , on est dans la gaming house Fnatic. Tu nous fais faire une petite visite ? »
Tod : « OK. Alors, lĂ , câest la premiĂšre chambre, câest lĂ oĂč Night et moi on dort. Câest la plus petite, câest la seule oĂč on est juste deux. Dans les autres chambres, il y a beaucoup plus de monde. LĂ , en bas câest mon lit. LĂ , câest un territoire un peu plus inexplorĂ©, vu que câest lâĂ©quipe de League of Legends qui dort ici. Câest la plus grande des chambres. Ils nâont pas lâair dâouvrir les volets trĂšs souvent. »
La maison peut hĂ©berger de 5 Ă plus de 10 personnes. Et mĂȘme si lâappartement est grand, lâhĂ©bergement est un peu spartiate. Il faut aimer la vie en communautĂ©. A ;lors pour simplifier la cohabitation de tous ces garçons, quelques rĂšgles ont Ă©tĂ© mises en place.
Tod est un des plus ĂągĂ©s de la maison. Câest lui qui rappelle au plus jeunes quâils sont lĂ pour sâentraĂźner. Parce que la prioritĂ© dans la gaming house, câest lâentraĂźnement.
Tod : « On se lĂšve. On mange si on a envie. Enfin, ça dĂ©pend. Chacun a ses habitudes. Et aprĂšs, ben on joue jusquâĂ quâon aille se coucher, quoi. Enfin, en mĂȘme temps, câest pas vraiment du pur jeu. On fait beaucoup de pauses et tout ça. Surtout les corĂ©ens, ils aiment bien faire leur pause oĂč genre ils vont tous se poser dans la chambre et discuter. Un peu comme un feu de camp. Ici, câest normal de beaucoup sâentraĂźner si on veut ĂȘtre fort et tout ça. Alors quâen France, ce serait plutĂŽt mal vu, je pense. En France, un joueur qui joue beaucoup, directement on va se dire âOh, il a un problĂšme, faut quâil aille voir un psychologue et toutâ, alors quâen CorĂ©e, câest vu beaucoup plus diffĂ©remment. Ca fait trĂšs longtemps quâils font ça. Yâa beaucoup de trĂšs bons joueurs professionnels. Ca passe Ă la tĂ©lĂ© et tout ça, donc câest surtout ça la plus grosse diffĂ©rence. »
Toutes les heures de travail, ça paye.
Ce jeune joueur corĂ©en sâappelle Alive. Câest lâun des pro gamers les plus douĂ©s du moment.
Cette ambiance particuliĂšre laisse Adel rĂȘveur et ça lui donne des idĂ©es pour la suite.
Adel : « Chuis lĂ , en CorĂ©e. Ca me laisse de plus en plus penser Ă venir peut-ĂȘtre un jour ici, pour passer un peu plus longtemps. Jâaimerai vraiment pouvoir venir mâentraĂźner ici, vraiment de maniĂšre intensive en gaming house. »
Pour terminer cette journée chargée, Tod propose à Adel de partir manger un barbecue.
A peine sont ils installĂ©s que les deux garçons sont rejoints par Kaldor et dâautres pro gamers Ă©trangers expatriĂ©s Ă SĂ©oul.
La CorĂ©e du Sud est le pays des jeux vidĂ©os, mais câest aussi le pays du manhwa, le cousin du manga japonais.
Et dans le domaine de la bande dessinée aussi, Internet est devenu incontournable.
Kamful est un jeune auteur de manhwa trĂšs populaire. Il est le premier de sa gĂ©nĂ©ration Ă sâĂȘtre fait connaĂźtre par Internet. Et aujourdâhui, il dessine de nombreux webtoons, des manhwas destinĂ©s Ă ĂȘtre lus sur Internet, tablettes ou smartphones.
Kang Full : « Contrairement Ă beaucoup dâautres pays, en CorĂ©e la culture dâinternet est trĂšs dĂ©veloppĂ©e. Je pense que les manhwas sont largement en train de se digitaliser. Les manhwas sur papier sont en train de disparaĂźtre. Le web, câest comme une galerie. Les manhwagas peuvent montrer leur travail sur internet. Quand le public aime un webtoon, il est publiĂ© sur papier. Les gens peuvent ensuite lâacheter. Ca marche comme ça. On peut dire que le web a remplacĂ© le rĂŽle des magazines. »
Le mot manhwa dĂ©signe aussi bien des BD corĂ©ennes que des films dâanimation. Cette culture est si populaire que la ville de SĂ©oul lui a dĂ©diĂ© un musĂ©e.
Adel : « Donc lĂ , je viens de rentrer dans le musĂ©e. Câest vraiment sympa. On voit des personnages de manhwa vraiment partout. »
Ici aussi, le webtoon est mis Ă lâhonneur. Une façon moderne de faire Ă©voluer une culture centenaire.
Jin Myung Yi : « Le manhwa corĂ©en est nĂ© en 1909 dans un journal. Il nây avait quâun seul dessin. Dans les annĂ©es 20, on est passĂ© Ă 4 dessins. Le tout dernier genre de manhwa, le webtoon existe ici depuis 2003. Des auteurs comme Kang Full et Kang Doha ont commencĂ© Ă montrer leur travail sur internet. Le webtoon permet Ă beaucoup dâauteurs dâavoir une bonne visibilitĂ©. »
Un peu plus loin, le musĂ©e propose une activitĂ© ludique pour dĂ©couvrir lâunivers du manhwa : crĂ©er un petit personnage en pĂąte Ă modeler et rĂ©aliser un film dâanimation.
Adel se prend au jeu et décide de fabriquer Pucca, un petit personnage bien connu, originaire de Corée du Sud.
Pucca est lâun des personnages les plus cĂ©lĂšbres du pays et Adel a la chance dâĂȘtre reçu par son crĂ©ateur.
Il lui présente ses petits nouveaux personnages : les Cannibals.
Adel : « Ravi de vous rencontrer. »
Calvin Kim : « Les personnages sont surtout des chiens et des chats. Ici, câest OZ. A cause de ses yeux bizarres. Mimi a le syndrome de la princesse. Comme elle est toujours belle, elle se prend pour la princesse. Mais quand elle en a marre, elle remue sa tĂȘte dans tous les sens. Câest le personnage prĂ©fĂ©rĂ© du public. Ulli a toujours faim, une faim sans fin. Il essaie toujours de manger nâimporte quoi. »
Ces personnages sont trĂšs mignons, mais la CorĂ©e du Sud, ce nâest pas toujours le pays des Bisounours.
Le tekken est un art martial qui peut se surprendre quand on le découvre pour la premiÚre fois. Mais derriÚre ce cÎté un peu loufoque se cachent des techniques de défense trÚs efficaces.
Mum YoungCeoul : « On dit que le taekkyon est pratiquĂ© par nos aĂŻeux depuis plus de 10 siĂšcles en CorĂ©e. Les autres arts martiaux sont utilisĂ©s dans des situations dangereuses pour blesser lâadversaire. Le taekkyon est au contraire lâart de contrĂŽler lâadversaire en Ă©vitant de le blesser. Les sons que vous avez entendus pendant le cours âIk ! Ek ! Ik ! Ek ! Ik ! Ek !â, sont des onomatopĂ©es pour marquer la surprise. Quand vous ĂȘtes surpris, lâĂ©nergie peut sâarrĂȘter de circuler. âEk !â Ce sont implosif marque cet arrĂȘt. Quand lâĂ©nergie circule Ă nouveau, vous entendez le son âKeuuuu !â LâĂ©nergie repart avec ce son circulaire âKeuuuu !â. »
Pour mieux comprendre les techniques de cet art martial, Adel part se mettre en tenue. Espérons que ses adversaires seront indulgents.
Adel : « Ben, chuis prĂȘt Ă pratiquer le tekken je crois. Je me suis pas Ă©chauffĂ©, jâai un peu peur. »
Mum YoungCeoul : « Je vais vous apprendre les techniques de base du taekkyon. Ik ! Ek ! Ik ! Ek ! »
Le tekken demande une bonne maĂźtrise de la respiration, mais aussi un sacrĂ© jeu de jambes. Il faut savoir aussi mettre toute son Ă©nergie et câest pas forcĂ©ment facile.
Adel : « Jâai cru que jâallais mâenvoler. »
AprÚs une bonne douche, Adel part assister à une nouvelle compétition de gaming au dernier étage de ce centre commercial au centre de Séoul.
Adel : « Moi, je fais pas la queue. Faut que je prenne le wall of fame. »
Les plus grandes stars du game coréen sont passées par ici.
Ce tournoi est télévisé.
Adel : « Lâinfrastructure, le matĂ©riel, lâorganisation, tout ça⊠En France, câest un autre niveau quand mĂȘme. Il y a Ă©normĂ©ment de projecteurs, de camĂ©ras, du vrai, du gros matos quoi. On sent que câest des budgets qui sont dus au fait que câest vachement mĂ©diatisĂ©. »
M. Wie est le producteur de ce tournoi lancĂ© il y a quelques mois Ă peine. Et sâil a dĂ©cidĂ© de financer lâĂ©vĂ©nement, câest quâil a flairĂ© la bonne affaire.
Wie Young Kwang : « Le e-sport en CorĂ©e sâest dĂ©veloppĂ© avec les matchs tĂ©lĂ©visĂ©s en direct. Ca montre le potentiel de ce sport. Il se place directement Ă cĂŽtĂ© des autres sports plus traditionnels. Aujourdâhui, il nây a pas beaucoup de sports apprĂ©ciĂ©s aux quatres coins du monde. Les gens apprĂ©cient le baseball ou le football en fonction de leur pays dâorigine. Mais pour le e-sport, il nây a pas de frontiĂšre. Les gens du monde entier peuvent jouer ensemble et partager. Je vois un avenir prometteur pour le e-sport.Un jour, je pense quâon pourra comparer le business et la culture du e-sport au championnat anglais de football oĂč Ă la Major League de baseball. »
Le tournoi dâaujourdâhui oppose une Ă©quipe amĂ©ricaine Ă une Ă©quipe corĂ©enne. Le jeu se joue Ă 5 contre 5. Les spectateurs sont venus nombreux encourager lâĂ©quipe locale, mĂȘme sâils ne sont pas favoris. Cette jeune fille sâest mĂȘme dĂ©guisĂ©e pour soutenir son Ă©quipe.
AprĂšs plus de 3h de match, les corĂ©ens arrivent finalement Ă battre leurs adversaires. Le public sâenflamme pour saluer ces hĂ©ros.
Parfois, la fureur des éléments permet de faire de belles découvertes.
Adel : « Dehors, il pleut des trombes dâeau. Câest un peu galĂšre. Chuis trempĂ©. Et lĂ , on sâest rĂ©fugiĂ©s dans une superbe expo de calligraphie corĂ©enne. On va essayer dâapprĂ©cier cette superbe calligraphie corĂ©enne. »
« Donc lĂ , fin de journĂ©e. Il faut essayer de balancer toutes les photos sur le net, pour quâelles puissent ĂȘtre utilisĂ©es sur les diffĂ©rents rĂ©seaux sociaux. »
Heureusement, en CorĂ©e, la connexion est extrĂȘmement rapide, alors lâenvoi est efficace.
Câest dĂ©jĂ lâheure du dĂ©part. Il est temps pour Adel de dire au-revoir Ă la CorĂ©e, mais il nâen a pas encore terminĂ© avec le gaming.
Retour Ă Paris, dans quelques jours aura lieu dans cette salle un grand tournoi de Starcraft, LâIron Squid.
LâĂ©vĂ©nement est commentĂ© par Pomf et Thud, les plus cĂ©lĂšbres commentateurs francophones de jeux vidĂ©os. Ils veulent faire de ce tournoi un vĂ©ritable show.
Thud : « Notre prioritĂ© Ă court terme, câest de faire le show, que les gens ils aient le smile, quâils soient chauds, quâils crient. »
Thud : « Il faut bien voir que lâeSport francophone, câest dur de faire des estimations, mais on peut considĂ©rer que tous les soirs il doit y avoir comme 300 000 ou 400 000 vidĂ©os dâeSport, Starcraft II, League of Legends, etc, qui sont visionnĂ©es tous les jours. Et 400 000, quand on y rĂ©flĂ©chit, câest un petit mĂ©dia, quoi. »
Thud : « Il faut bien voir que l'eSport francophone, c'est dur de faire des estimations, mais on peut considérer que tous les soirs il doit y avoir quelque chose comme 300 000 ou 400 000 vidéos d'eSport. Par exemple Starcraft 2, League of Legends, etc, qui sont visionnées tous les jours. Et 40 000, quand on y réfléchi, en fait c'est un petit média. »
Pomf : « Ce que j'aimerai pouvoir faire, ça serait d'aller dans un bar avec des potes et que ça soit pas un 'événement', que ça pas extraordinaire de voir du Starcraft à la place du criquet ou du rugby, qui moi personnellement m'ennuient plus qu'autre chose. »
Deux jours plus tard, Adel fait partie de la foule qui se rend Ă L'Iron Squid.
Il retrouve ses fans et croise un peu plus loin un visage trĂšs connu.
L'acteur de la série Bref est un gros gamer et un fan de Starcraft 2.
Les 2 500 places du Rex ont été vendues trÚs rapidement et certains fans sont venus de loin pour assister au tournoi.
Au programme, plus de 10 heures de matches, le tout orchestré par Pomf et Thud, les Rolland et Larqué du jeu vidéo. Leur idée, c'est de faire de ces tournois des événements divertissants pour ouvrir l'eSport à un large public.
Pour y arriver, il font appel Ă des guests, comme Kyan ou Yacine, une Ă©norme star du gaming. Il est le premier Ă s'ĂȘtre parti en CorĂ©e du Sud. AprĂšs sa carriĂšre de gamer, ils s'est reconverti dans le poker. Aujourd'hui, il est tout simplement n°1 mondial.
Adel : « Alors, là , on va avoir la chance de pouvoir interviewer Elky Le premier pro gamer français, qui était à l'époque sur Starcraft 1 et c'est là que ça se passe. »
Elky : « Par rapport Ă mon Ă©poque, je me rappelle, ben euh, on en parlait avec un tout Ă l'heure, les gros tournois, c'Ă©tait un salle de jeux en rĂ©seaux et y'a un mec qui passait derriĂšre et qui nous regardait jouer en fait. Alors, que là ⊠LĂ , ça n'a rien Ă voir. C'est vrai que l'Ă©vĂ©nement du streaming et toutes les avancĂ©es technologiques, ça aide aussi Ă©normĂ©ment Ă l'accĂšs à ça. Donc, c'est super. C'est le genre d'Ă©vĂ©nement, c'est super pour mĂ©diatiser ça et pour le rendre au plus grand public. Le fait de faire du spectacle en mĂȘme temps, je pense que c'est une super idĂ©e, parce qu'aprĂšs, c'est⊠Ca rend plus accessible Ă tout le monde. MĂȘme des mecs qui jouent pas forcĂ©ment, qui aiment bien voir les spectacles et qui prennent intĂ©rĂȘt. Et c'est ça qui est super. »
CÎté tournoi, les 4 finalistes présents aujourd'hui sont tous coréens. Parmi eux, se trouve Alive, le jeune joueur croisé à la gaming house de Séoul.
Adel : « Pourquoi les coréens sont si bons ? Alors, moi j'ai évidemment mon avis. C'a fait un moment que j'ai mon avis là dessus. Mais depuis que je suis allé en Corée, c'est vrai que j'ai pu voir qu'ils ont un entraßnement particulier et un état d'esprit de gagnant. Ils sont focus sur l'entraßnement et en tout cas sur le jeu. On voit vraiment qu'ils jouent beaucoup, qu'ils jouent beaucoup. Plus que les européens en tout cas. Et ça paye en fait. »
à l'issue du tournoi, c'est finalement MMA qui l'emporte. Il repart en corée avec les 12 500 dollars promis au vainqueur. On n'est pas encore au niveau des cash prices sud coréens, mais par contre, l'ambiance est bien là .
L'eSport français a lui aussi un bel avenir devant lui.
Cette rencontre entre le sport et les jeux vidĂ©o en rĂ©seau prend une ampleur phĂ©nomĂ©nale : avec 100 millions de joueurs mensuels, des gains de 25 000 euros par mois pour certains joueurs, une plateforme de diffusion rachetĂ©e un milliard de dollars par Amazon, une Ă©quipe aux couleurs du PSG, lâeSport est passĂ© en premiĂšre division.
Ils sont suivis par des dizaines de milliers de fans Ă travers le monde. Les joueurs professionnels sont passĂ©s en dix ans de leur chambre aux stades plein Ă craquer. Ces anciens amateurs sâentraĂźnent aujourdâhui comme de vĂ©ritables sportifs encadrĂ©s par une armada de coachs, ils nâont plus qu'un objectif : leur performance.
Football, course, jeux de tir⊠Les jeux en rĂ©seau obĂ©issent tous au mĂȘme impĂ©ratif : divertir, tout en dĂ©fiant. Pour les Ă©diteurs, il faut sans cesse renouveler le plaisir du jeu, sans pour autant lasser le public. Comment font-ils ? DĂ©couverte du "game design" â oĂč lâensemble des rĂšgles qui rĂ©gissent un jeu, avec Baptiste Herbert, journaliste chez Gamekult.
LâeSport transcende les frontiĂšres, les sexes et les Ăąges et rassemble des joueurs aux quatre coins du monde, rassemblĂ©s en communautĂ©s, Ă©radiquant la vision recluse quâon a pu, dans le passĂ©, porter sur les gamers. Fini les "geeks" : des pĂšres de trente-cinq ans aux plus petits, la communautĂ© ne cesse de s'agrandir.
Il faut se positionner sur la scĂšne eSport. Le Paris Saint-Germain lâa bien compris, il a achetĂ© une Ă©quipe de jeunes joueurs pour reprĂ©senter la France. Si pour lâinstant, les sponsors financent en grande partie lâindustrie du jeu en rĂ©seau, la notoriĂ©tĂ© grandissante de ses stars viendra bientĂŽt rĂ©volutionner un modĂšle Ă©conomique encore instable, mais incroyablement lucratif.
l y a besoin dâune mise Ă jour⊠Lâampleur du phĂ©nomĂšne esport laisse derriĂšre elle un flou juridique problĂ©matique, Ă lâheure de sa professionnalisation. JĂ©rome Durain, sĂ©nateur de Haute-Loire, a proposĂ© un projet de loi pour encadrer le statut de cette nouvelle tendance, notamment pour les compĂ©titions, la fiscalitĂ© et la protection des mineurs.
Quand le corps lĂąche, les professionnels reprennent la main. Le jeu en rĂ©seau, sport dâendurance, peut mobiliser un joueur de huit Ă douze heures par jour, il est aujourdâhui encadrĂ© par ses propres prĂ©parateurs sportifs. Au plus haut niveau, lâexigence physique devient indispensable et sert mĂȘme dâexemple Ă une communautĂ© en pleine Ă©volution.
La suite de la vidéo Des athlÚtes presque comme les autres
Lorsque les finales masculines attirent plusieurs milliers de spectateurs dans les arĂšnes, leurs homologues fĂ©minines doivent se contenter dâune grosse centaine de spectateurs⊠L'eSport, un phĂ©nomĂšne macho ? Un retard Ă rattraper selon les joueuses, qui sont arrivĂ©es plus tard Ă lâeSport que les hommes. Quâimporte, cela ne fait que renforcer leur envie dâen dĂ©coudre !
Avec un public potentiel estimĂ© Ă 900 millions de spectateurs, lâeSport est au centre de toutes les attentions. Mais les fans, longtemps mal vus par les mĂ©dias traditionnels, comme la nouvelle gĂ©nĂ©ration de journalistes et commentateurs sportifs, ne voient pas lâintĂ©rĂȘt de quitter les plateformes interactives Web qui les ont vus grandir.
OĂč en serons-nous dans dix ans ? Câest la question ultime. Avec le dĂ©veloppement ultra-rapide des technologies, le paysage de l'eSport peut changer du tout au tout, mĂȘme si beaucoup y voient une manne inĂ©puisable de revenus. Quant aux joueurs, adulĂ©s par les fans, ils semblent engagĂ©s sur la voie du vedettariat, comme les plus grandes stars actuelles.
DĂ©couvrez le film Level Up produit par PayPal, prĂ©sentant quatre entrepreneurs français du jeu vidĂ©o vivant de leur passion : le streamer ZeratoR, le joueur dâe-sport Yellowstar, Khao du studio indĂ©pendant Piranaking et lâenfant prodige du streaming Domingo.
Si aujourd'hui Fabien 'Neo' Devide est aussi connu c'est surtout pour son rÎle de co-fondateur et de co-dirigeant de la Team Vitality, l'équipe e-sport française la plus populaire.
Voir la vidéo NEO, le succÚs dans les coulisses de l'eSport